A son excellence monsieur le Président de la République
A l’heure où nous constatons une vive tension dans notre village traditionnel naguère paisible et intégrateur dans la pure tradition de notre culture lebou, nous sollicitons votre arbitrage avant que l’irréparable ne se produise au sein de notre communauté.
En effet, nous avons suffisamment averti, écrit, sensibilisé sur les agissements d’une bande d’individus fossoyeurs, aidés par certains agents de l’Etat et l’autorité communale dans la gestion de notre patrimoine foncier indivis dont une partie a été bradée, plus exactement 8756 m² au profit de Madiambal Diagne et Gassama au motif d’une fausse et fictive dation en paiement avec la complicité active du conservateur des domaines ayant acté l’opération malgré l’inscription de la charge de l’indivision au moment de la transaction .
Pire le patrimoine privé de l’Etat ne profite qu’à ces fossoyeurs, au détriment de la population traditionnelle confinée dans des zones non loties non assainies malgré plusieurs lotissements administratifs demandés à leur nom. Les lots issus de ces lotissements se sont toujours retrouvés entre les mains des courtiers alimentant ainsi la spéculation financière, le blanchiment et l’enrichissement sans cause.
A l’heure où nos jeunes sans-emplois, sans perspectives, dont l’unique espoir demeure la tentative d’immigration clandestine via la mer, ces fossoyeurs se sont fixés comme principal objectif l’accaparement de l’unique zone d’extension située dans le périmètre de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, zone d’extension sollicitée à maintes reprises par la population traditionnelle.
D’ailleurs, plusieurs promesses de ventes de terrain de la part d’un Jaraaf autoproclamé, et plusieurs promesses d’affectations de la part de l’autorité communale sur cette zone d’extension, située dans le périmètre de l’aéroport, aux détriments de nos populations légitimes, ont été portées à notre connaissance.
La réalisation de ces projets machiavéliques risquera d’impliquer inéluctablement de vives tensions non souhaitables pour nous et pour vous en tant qu’autorités temporelles, traditionnelles et religieuses aux conséquences incommensurables.
Les populations ne comprendront jamais le bien-fondé d’une éventuelle légalité octroyée à ce complot ourdi par l’autorité communale et le Jaraaf autoproclamé.
A cet égard, nous évoquerons le droit de préemption que l’Etat du Sénégal pourrait accorder aux populations traditionnelles, en vertu de leur qualité d’héritiers des familles qui ont naguère exploité ces terres situées dans le périmètre de l’aéroport.
Veuillez agréer, monsieur le président de la République, l’hommage de notre profond respect
Pour la collectivité de Ouakam
Le président : Saltigué Badoulaye N’doye
Le Jaraaf : Oumar Samba Gueye