Pour ce walowalo d’origine le développement peut bien partir du néant si l’engagement humain est. Témoignage à lire entre les lignes…
《25 ans, c’est le temps qu’il m’aura fallu pour avoir enfin le courage de témoigner publiquement sur le Rwanda, ce pays plus petit que la région de Matam mais aussi peuplé que tout le Sénégal.
Et qui, en 1994, a repoussé les limites de la cruauté humaine à un niveau incompréhensible.
J’ai découvert ce pays en 1986 parti avec ma fille et avec mon épouse, encore étudiante en médecine rencontrée au Sénégal, rwandaise de naissance mais pas de nationalité puisque celle-ci lui avait été enlevée. Son statut ? Réfugiée !
Je pourrais vous parler du pays des mille collines, de Kigali, de Butaré, de Gisenyi, de Nyanza, de Kizi, de Maraba, du Lac Kivu, du Lac Muhazi, de ces magnifiques champs de café, de thé, de pomme de terre, de banane ou, plus gravement de celles et ceux qui, comme mon beau-père, des beaux-frères et des belles-sœurs, des amis, des parents qui ont été assassinés, juste pour ce qu’ils étaient. Je n’en ai pas envie, c’est encore bien trop douloureux.
Je pourrais vous parler de ceux-là qui continuent dans le déni, en refusant toute repentance au motif qu’ils seraient un grand pays. Plus grand que qui ? Plus grand que quoi ? Ils ne m’intéressent pas.
Je veux regarder devant et je veux saisir cette tribune pour redonner espoir à celles et ceux, notamment les jeunes, qui, en Afrique, n’en finissent pas de désespérer de certains de nos dirigeants, incompétents, corrupteurs, corrompus, népotiques, prédateurs, assujettis à leurs maîtres, violents, répressifs, tricheurs, sans scrupules, sans ambitions pour leurs peuples et parfois même racistes.
Le Rwanda nous montre aujourd’hui, entre autres choses, que tout est possible lorsqu’on a décidé de compter sur soi, de forcer le respect de soi et des autres, d’ignorer les ricanements de ceux qui ne rêvent que d’une Afrique misérable qui tend la main, d’ignorer ces forces qui ont toujours été défaites par notre soif inextinguible de liberté, de prospérité, de panafricanisme parce que décidés à entraîner ainsi un peuple, nos peuples, vers le bonheur. Cela s’appelle le leadership.
Je retourne très souvent au Rwanda, mon deuxième pays. Pas besoin de compulser de longues séries statistiques ou de prendre à témoin, comme certains dirigeants complexés, ces spécialistes autoproclamés du développement. Nos yeux et surtout le regard des Rwandais valent mieux que tout cela, le Rwanda a retrouvé sa fierté, se fait remarquer par ses innovations, ses bonnes pratiques en refusant que le manque de moyens puisse justifier l’immobilisme et le gaspillage.
Bref, il est passé de paria à référence. En un peu plus de deux décennies. C’est donc possible et c’est cela le message lancé aux jeunes, de 7 à 77 ans !

Si les autres pays font l’économie du prix payé par le Rwanda, alors le sacrifice n’aura pas été vain. 》
D’après cette analyse le développement est plus une question de ressources humaines que naturelles. Ici au walo, toutes les conditions sont réunies, mais faute d’hommes forts,la pauvreté gangrène le terroir. L’exemple de la CSS est à saluer et à dupliquer pour mettre à profit nos atouts naturels et humains surtout. L’exemple du pays du soleil levant qui est parti du néant est suffisamment patent pour montrer que l’essor économique émane grandement de la volonté et de l’engagement du capital humain.
Une belle leçon à méditer.
M. Ba pour EULEUK MÉDIAS