Une question anodine du Chef de mission de la JICA, Mr Kawakami en 1986 qui me demandait : « who is Cheikh Amadou Bamba « . Quoi de plus normal quand je lui réponds : « c’est un Guide religieux ». Le temps de surprise passe, je lui demande : « why this question ? » Il me répondit : » j’ai lu des oeuvres sur lui en anglais, et je vois dans sa philosophie religieuse, culturelle, dans sa philosophie du travail le clown du sursaut pour le développement du Japon. Il me dit: » Le Japon est un pays spirituel, adorateur et travailleur.

Hier, 37 ans après c’était l’inauguration de l’Université de Touba. Et je me suis rendu compte que la question de 1986 n’était pas anodine, mais dépassait mon entendement. Au delà de la dimension religieuse, le mouridisme a une dimension économique battue autour de la solidarité, du partage de destin, de la connaissance et de la culture. En terme communautaire, le mouridisme est structuré, une réponse de gouvernance. Pour le transport du matériel pour construction de la mosquée de Touba, il fallait des rails et un train, ils l’ont fait, les hôpitaux…et l’enseignement, c’est le daara, l’école coranique et maintenant l’Université. Dans ce pays où tout est déchiré, seule l’éducation est saluée.

Docteur Kawakami est retourné dans son pays, le pays du soleil levant en 1988, en ce moment il avait la soixantaine. Il m’aimait, et on était toujours ensemble, au travail , dans ses shopping, aux navetanes. On l’appelait affectivement » le grand père de Ndiack Mall ». Au moment de cette inauguration de l’Université je pense beaucoup à lui. Est ce qu’il est toujours en vie.? Je ne pourrai pas lui dire que le mouridisme c’est hier, aujourd’hui et demain.( Ndiack MALL Richard Toll )




