Rosso-Sénégal a été le théâtre d’une marche pacifique ce jeudi, organisée par des jeunes de la localité à la suite du décès de Talla Keita, un jeune cochet dont la mort suscite de vives interrogations. Les manifestants dénoncent ce qu’ils considèrent comme une injustice, mettant en cause l’intervention des forces de l’ordre dans les heures précédant son hospitalisation.
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, des policiers se seraient présentés au domicile familial aux environs de 3 heures du matin pour interpeller le jeune homme. Il aurait été malmené au cours de son transport, ce qui, selon ses proches, serait à l’origine de son état de santé critique ayant conduit à son hospitalisation, puis à son décès quelques jours plus tard.
Malgré l’existence d’un rapport médical évoquant une mort liée à une maladie, les jeunes manifestants rejettent catégoriquement cette version, estimant qu’elle ne reflète pas la réalité des faits.
« Les images que tout le monde a vues montrent clairement qu’il a été victime de violences physiques. Ce n’est pas une mort naturelle », a déclaré l’un des organisateurs de la marche.
La manifestation s’est déroulée dans le calme, mais avec une détermination affichée. Les participants ont dénoncé la répétition de ce type d’abus dans plusieurs localités du pays : « Après Yeumbeul, Camberine, c’est maintenant Rosso. Nous ne voulons plus que cela se reproduise. »
Ils ont également interpellé les autorités, et en particulier le président de la République, qu’ils exhortent à poser des actes concrets,
De son côté, Bassirou Keita, père du défunt, a pris la parole avec retenue. Il confirme avoir reçu le rapport d’autopsie, mais préfère laisser au procureur de la République le soin de décider de sa publication.
« Je laisse tout entre les mains de la justice. Mon fils n’avait aucun problème de santé. Il a été pris à domicile, malmené, puis hospitalisé jusqu’à sa mort », a-t-il confié.
À Rosso, la population reste mobilisée et demande que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes de la mort de Talla Keita. La quête de justice demeure intacte, dans l’attente d’une réponse claire des autorités judiciaires et administratives.
