À Rosso-Sénégal, l’émotion reste vive après le décès de Talla Keïta, un jeune homme de 18 ans, survenu quinze jours après son hospitalisation. Sa mère, Salimata Soumaré, a livré un témoignage poignant, appelant à ce que toute la lumière soit faite sur les circonstances ayant précédé la détérioration de l’état de santé de son fils.
Les faits remontent à la nuit du 18 juin 2025. Selon le récit de Mme Soumaré, trois hommes — dont deux en uniforme — se seraient présentés à leur domicile aux environs de 3h du matin pour emmener Talla Keïta.
« Ils l’ont embarqué dans une petite voiture. Ils avaient du mal à le faire entrer. En route, ils le frappaient, puis l’ont déposé devant le commissariat de Rosso. Quand nous l’avons retrouvé là-bas, il était épuisé, très affaibli. »
La famille aurait ensuite conduit le jeune homme au poste de santé de Rosso, qui aurait, selon elle, refusé de le prendre en charge. Il sera ensuite évacué à l’hôpital de Richard-Toll en ambulance.
« Les médecins ont tenté de soigner son visage. Mais le lendemain, son état s’était fortement dégradé. Personne ne pouvait soutenir le regard. Ceux qui ont vu les images savent à quel point il avait été touché. »
Durant tout son séjour à l’hôpital, les ordonnances médicales de Talla Keïta ont été prises en charge par la police, affirme sa mère. Elle insiste cependant sur le fait qu’elle ne désigne personne, mais souhaite que justice soit rendue.
« Je ne dis pas que ce sont ceux qui l’ont emmené qui l’ont tué. Ce que je veux, c’est que la justice fasse son travail. Mon fils allait bien lorsqu’ils sont venus le chercher. Aujourd’hui, il est mort. Je ne demande rien d’autre que justice. »
Très émue, Salimata Soumaré décrit Talla comme un jeune sans histoires, travailleur et proche de sa famille.
« Il avait une calèche, il prenait soin de moi. C’était mon fils aîné, il n’avait que 18 ans. Aujourd’hui, je l’ai perdu. »
Ce témoignage intervient dans un climat déjà tendu à Rosso, où plusieurs voix s’élèvent pour demander des explications claires et des mesures concrètes afin d’éviter la répétition de tels drames. Aucune déclaration officielle n’a encore été faite sur les circonstances exactes entourant ce dossier.







