Rosso : des migrants sénégalais refoulés de Mauritanie dénoncent des abus et appellent à l’aide

par | Juil 18, 2025 | A la Une, Société | 0 commentaires

Rosso, 18 juillet 2025
La situation à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie suscite l’inquiétude. Depuis plusieurs jours, des ressortissants sénégalais sont refoulés du territoire mauritanien, parfois avec brutalité, et sans aucune forme d’assistance. À Rosso-Sénégal, plusieurs migrants dénoncent des conditions de détention dégradantes, la confiscation ou la destruction de leurs papiers, et l’absence totale de soutien des autorités sénégalaises.

Le point de tension a été atteint après l’expulsion d’une femme sénégalaise, séparée de force de son bébé de six mois resté en Mauritanie. En réaction, une grève de trois jours a été déclenchée à Nouakchott par des Sénégalais dénonçant cette injustice.

« On vivait là-bas très difficilement. Pas de liberté, pas de nourriture, pas d’endroit pour dormir. On nous donne juste un petit pain à partager à deux », raconte Hamza Krouma, un jeune originaire de Casamance, refoulé après avoir été arrêté alors qu’il travaillait légalement sur un chantier.

Plusieurs migrants affirment avoir été arrêtés en pleine rue ou sur leur lieu de travail, même avec des documents valides. Ils disent avoir été détenus sans explication, puis refoulés vers le Sénégal sans possibilité de contacter leurs proches.

Sur le terrain, à Rosso-Sénégal, les autorités administratives brillent par leur absence. Seule la police procède à un enregistrement sommaire des refoulés avant de les laisser livrés à eux-mêmes. Des activistes, comme Big Joe, dénoncent l’indifférence des autorités sénégalaises malgré les nombreuses alertes adressées aux ministères concernés, à l’ambassade et aux gouverneurs.

« Ce que les autres pays font, comme la Guinée ou le Mali, en venant récupérer leurs citoyens, notre pays ne le fait pas. C’est inacceptable », déplore-t-il.

Alors que les relations entre la Mauritanie et le Sénégal sont historiquement fortes, cette crise révèle un manque de coordination consulaire et une absence de réponse humanitaire adaptée. Les migrants, quant à eux, lancent un appel urgent à l’État sénégalais pour obtenir assistance, protection et surtout, dignité.

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