NOVEMBRE 1488-NOVEMBRE 2024IL Y A 536 ANS LE SÉJOUR DU PRINCE DU DIOLOF BOUMI JELEN NDIAYE A SETUBAL AU PORTUGAL

par | Nov 24, 2024 | A la Une, Culture | 0 commentaires

Les récits des chroniqueurs portugais sur la visite d’un prince wolof au Portugal au XV eme siècle

Il y a 536 ans aux mois d’octobre et de novembre 1488, le prince wolof Boumi Dyélen Ndiaye , (Bemoi Gilem pour les portugais) séjournait au Portugal dans la cour du Roi Dom joâo II.

D’après l’historien traditionaliste Yoro Boly Dyao :

« Le Bourba Dyolof Biram était le fils de Dyelen, fils du Bourba Leyti, fils du Bourba Tyoukli, fils du Bourba Dyinyelane, fils du Bourba Saré, fils du premier Bourba Ndyadyane.
Le Bourba Biram avait un fils, nommé Dyelen, qu’il destinant à lui succéder et qui portait en conséquence le titre de Boumi, que l’on donnait au successeur du roi régnant.»

Du cote maternel, le Boumi Dyelen Ndiaye était de la lignée princière des loggar du Walo, fils de la Linguére Yatta Ntagne MBODJ , sœur du Brak Natago Ntagne MBODJ qui avait succédé, au Ouâlo, au Brak Tyoukli MBODJ.

A la mort de son père le Bourba Biram Ndiémé Eulér, le prince Boumi Dyelen ne put lui succéder, car vaincu au cours d’une guerre entre prétendants à la couronne du Diolof.
Il se refugia au Walo dans sa famille maternelle avec ses partisans.
Son oncle Brak Natago Ntagne MBODJ lui remis une escorte et le recommanda à ses amis portugais du comptoir d’Arguin ( site situé sur la côte atlantique de la Mauritanie).

De la baie d’Arguin il s’embarqua avec sa suite dans une caravelle portugaise pour débarquer à Lisbonne en octobre 1488 et il fut conduit avec son escorte à la cour royale, installée à l’époque à Setubal.

Boumi Dyelen fut reçu solennellement par le Roi Dom Joâo II il prononça une longue allocution dans laquelle il rappela ses mésaventures, exposa sa demande de secours et se proclama prêt à se convertir au christianisme.

« Bemoi reprit en disant qu’il demandait secours et justice. Hélas, il n’était pas encore chrétien, et c’est pour cette raison que ses premières demandes avaient été chrétien, et c’est pour cette raison que ses première demandes avaient été rejetées ; que sans aucun doute la situation avait changée puisque lui-même et tous les siens qui étaient présents, où ne manquaient ni les nobles, ni les gens bien nés, conseillés autrefois par les sages admonestations du roi venaient aujourd’hui se remettre entre ses mains ; qu’ils étaient donc prêt à recevoir le baptême, en raison, et beaucoup d’autre toutes aussi bonnes, le prince noir termina son discours. »

Dans les jours qui suivirent eurent lieu de nombreuses festivités. II y eut notamment des courses de taureaux et des tournois. 

Les guerriers wolofs soulevèrent l’admiration par leurs prouesses aux exercices équestres.

Boumi Dyelen eut aussi plusieurs entrevues avec Dom Joâo II.

Le 3 novembre, Boumi Dyelen fut baptisé et prit le prénom du roi et se fit appeler Joâo Ndiaye.

Les gens de sa suite suivirent son exemple. Le 7 novembre, il fut armé chevalier, reçut un blason et fit allégeance au roi du Portugal.
Dom Joâo II envoya une flotte de vingt caravelles dirigé par l’amiral Pero Vaz de Cunha pour appuyer son nouveau protégé Dom Joâo II dans sa reconquête du pouvoir au Diolof .

L’escadre avait prévu de construire une forteresse à Ndar à l’embouchure du fleuve Sénégal et à partir de laquelle, Boumi djelen espérait s’ouvrir un chemin vers le Diolof .
Mais, pour des raisons demeurées obscures, l’amiral pero Vaz de Cunha, assassina Boumi Dyelen et mit fin à l’aventure.

Les textes portugais nous renvoient une image très positive de ce prince. IIs sont élogieux sur son apparence physique, sa prestance et ses belles manières.

Son assassinat fut réprouvé tant que le prince wolof était apprécié à la cour.

Sa mort est aussi relatée dans la tradition orale par Yoro Boly Dyao « Boumi Dyelen était l’ami d’un portugais nommé Domingo, et leur amitié était si grande qu’il l’accompagna jusqu’au Portugal. IIs revinrent au Sénégal et, un jour que le Boumi discutait à Del, avec son ami Domingo, il s’oublia jusqu’à le maltraiter, et Domingo le tua d’un coup de fusil»

Notons enfin que d’après le Chroniqueur fountanké Siré Abass SOW la descendance de Boumi Dyelen se retrouve à Horefonde ou s’était refugié son fils Mbagne Dyelen Tassé ancêtre des Farba Boummoudi Horefondé .

Diawdine Amadou Bakhaw DIAW Président Mbootaayu Léppiy Wolof

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