Le Sénégal qui s’apprête à vivre encore une fois une nouvelle loi de finance avec des nouvelles autorités étatiques à la tête Bassirou Diomaye FAYE et son chef de gouvernement Ousmane Sonko. Pour une approche conceptuelle des termes de référence et une approche exclusive, une pensée sur être loi qui entre contradiction, séduction et réalité , qu’en est il réellement ?
LFI 2025 : Entre Rêves Brisés et Défis pour la Transparence ( Par PAMATAR)
Le projet de Loi de Finances Initiale (LFI) pour 2025, dévoilé par l’exécutif, s’affiche comme un document ambitieux : croissance économique prévue à 8,8 %, investissements à hauteur de 2 047 milliards FCFA et une pression fiscale de 19,3 %. Mais derrière ces chiffres séduisants, la réalité brosse un tableau moins reluisant, marqué par des contradictions, des choix controversés et une gestion qui interpelle.
Un écart criant entre promesses et réalité
La Stratégie Nationale de Développement 2025-2029, pilier des politiques publiques, présentait pour 2025 un horizon de transformation économique et sociale. Pourtant, la LFI 2025 s’éloigne de ces objectifs, exposant un contraste saisissant entre ambitions affichées et propositions budgétaires. Sommes-nous face à une incapacité chronique à concrétiser les engagements pris, ou à une tentative délibérée de réajuster les attentes ?
Fonds intergénérationnel : une bombe à retardement ?
L’un des aspects les plus controversés de la LFI est la création d’un fonds intergénérationnel, doté de 7,25 milliards FCFA, financé par les recettes du pétrole et du gaz. Conçu comme un héritage stratégique pour les générations futures, ce fonds est pourtant placé sous la gestion directe de la Présidence de la République, en violation flagrante de la loi 2022-09.
Selon cette loi, la gestion revient exclusivement au Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS), une institution reconnue pour son expertise et son indépendance. Ce choix de contourner la loi soulève des questions graves : Pourquoi défier le cadre légal établi ? Pourquoi confier une manne aussi critique à une entité non spécialisée, au risque de créer de l’opacité et de diluer les garde-fous nécessaires ?
Avec une majorité parlementaire confortable, l’exécutif disposait des moyens pour légiférer en toute légalité. Ce passage en force, plutôt que la réforme, interroge sur les intentions réelles derrière ce choix, renforçant les craintes de détournement ou d’inefficacité dans la gestion de ce patrimoine stratégique.
Des budgets sans réduction : le faux-semblant de l’austérité
Les annonces relayées sur une prétendue réduction des budgets institutionnels se sont révélées fausses. D’après le document officiel de la Direction Générale du Budget :
Présidence de la République : Budget stable à 78,61 milliards FCFA (2024-2025).
Assemblée nationale : Augmentation notable, de 20,16 milliards en 2024 à 22,47 milliards en 2025.
Primature : Une légère baisse de 25,72 milliards à 25,01 milliards.
Ces chiffres démontrent l’absence de mesures concrètes pour réduire le train de vie de l’État, malgré les discours officiels. Les institutions continuent de bénéficier de ressources inchangées, voire en hausse, mettant à mal les promesses d’austérité.
Une gouvernance sous pression : agir ou sombrer
Ce projet de budget reflète un manque de cohérence et une gestion perçue comme délibérément opaque. Les questions s’accumulent :
Pourquoi privilégier la Présidence dans la gestion du fonds intergénérationnel, au détriment du FONSIS ?
Pourquoi éviter de réduire significativement les dépenses publiques dans un contexte de défis économiques majeurs ?
Cette démarche marque-t-elle un recul dans la gouvernance ou une volonté de concentrer les ressources entre quelques mains ?
Un appel urgent à la transparence et à la rigueur
L’opportunité offerte par les ressources pétrolières et gazières exige une gestion exemplaire. Respecter les lois, tenir les promesses et renforcer les institutions sont des impératifs non négociables. Laisser place à l’opacité ou à l’arbitraire reviendrait à trahir les aspirations des citoyens et à compromettre l’avenir du pays.
Le Sénégal ne peut se permettre de transformer ses richesses naturelles en une source de conflits et de désillusions. L’heure n’est plus aux discours enjoliveurs, mais à des actions audacieuses pour bâtir une nation forte, respectueuse des lois et fidèle à ses engagements.
Les citoyens méritent la vérité. Le gouvernement doit se ressaisir, sous peine de voir s’éroder la confiance des populations et des partenaires internationaux. Le temps de l’ambiguïté est révolu : place à la rigueur, à la transparence et à la responsabilité.
PAMATAR







