Kocc Barma : comment le cybercriminel a échappé pendant des années aux radars numériques

par | Juil 25, 2025 | A la Une, Faits divers | 0 commentaires

Dakar, 25 juillet 2025 : Pendant plus de six ans, il a réussi à semer les enquêteurs et à préserver son anonymat malgré de nombreuses plaintes. Connu sous le pseudonyme de Kocc Barma, celui que beaucoup considèrent comme l’un des cybercriminels les plus redoutés du Sénégal a longtemps opéré dans l’ombre, publiant sans scrupules des contenus intimes à l’insu de centaines de victimes, principalement des femmes. Mais comment un tel prédateur a-t-il pu rester invisible aussi longtemps sur la toile ?

Une stratégie d’anonymat numérique poussée à l’extrême
Selon Gérald Dacosta, expert en cybersécurité interrogé par L’Observateur, il est possible de se rendre presque invisible sur Internet, même si aucune disparition n’est jamais totale. « On peut effacer beaucoup de traces, mais jamais toutes. À un moment donné, un détail échappe, une trace reste, et c’est ce que recherchent les enquêteurs », explique-t-il.

Dans le cas de Kocc Barma, cette invisibilité reposait sur plusieurs couches :

Zéro présence sociale : aucune photo, aucun profil identifiable, ni publication susceptible de créer un lien avec sa véritable identité.

Usage exclusif de pseudonymes neutres, choisis pour ne jamais révéler un indice sur son nom, son âge ou son environnement.

Dispositif technique sophistiqué : recours systématique à des VPN, serveurs proxy, navigateurs sécurisés comme Tor, systèmes d’exploitation effaçant l’historique, et suppression méticuleuse des métadonnées des fichiers diffusés.

Ses activités numériques semblaient provenir de Tokyo, Berlin ou Toronto, alors qu’il opérait depuis le territoire sénégalais. Une illusion d’ubiquité soigneusement orchestrée pour brouiller les pistes.

L’OSINT et la forensic au cœur de l’enquête
Malgré cette stratégie élaborée, les services de sécurité sénégalais ont fini par remonter sa trace. Grâce à l’OSINT (Open Source Intelligence), qui exploite des données disponibles publiquement combinée à l’analyse forensique numérique, les enquêteurs ont progressivement reconstitué le puzzle.

« Ce type d’enquête peut prendre plusieurs années. Mais au fil du temps, des éléments récurrents apparaissent : un ancien numéro de téléphone, un pseudonyme réutilisé, un appareil électronique saisi… Et c’est en croisant ces indices que les policiers réussissent à cerner le suspect », indique Gérald Dacosta.

Une arrestation encore entourée de mystère
L’identité réelle de Kocc Barma n’a pas encore été officiellement révélée, et les autorités restent discrètes sur les circonstances exactes de son interpellation. Mais cette affaire, qui a profondément marqué l’espace numérique sénégalais, met en lumière les défis croissants liés à la cybercriminalité et à la protection des données personnelles.

Elle illustre également les progrès des unités spécialisées en matière de cyber enquête, capables aujourd’hui de répondre à des menaces jusqu’ici difficiles à cerner.

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