Des pêcheurs de Gaya, dans le département de Dagana, ont été arrêtés mardi matin par les gardes mauritaniens alors qu’ils pêchaient dans les eaux du fleuve côté mauritanien. Relâchés quelques heures plus tard, ils restent néanmoins privés de leurs sept pirogues et de tout leur matériel, moteurs, filets, fûts et poissons saisis lors de l’opération.
Les pêcheurs expliquent avoir traversé la frontière par nécessité. Leur zone habituelle est aujourd’hui envahie par le typha, rendant la pêche quasiment impossible. Faute de poisson et d’espace, ils affirment n’avoir d’autre choix que de rejoindre les eaux mauritaniennes pour assurer la survie de leurs familles.
Selon eux, cette situation met en lumière le manque de soutien dont souffre la pêche continentale. Contrairement aux pêcheurs évoluant en mer, ceux du fleuve ne disposent pas de licences de pêche, une absence qui crée des tensions régulières avec les autorités mauritaniennes.
« Nous qui pêchons dans le fleuve ne sommes pas soutenus. Si nous avions des licences comme les pêcheurs de mer, nous n’aurions pas ces problèmes avec nos voisins mauritaniens », déclare Ousmane MBODj,, appelant l’État à régulariser leur statut.
Les pêcheurs sollicitent ainsi une intervention urgente des autorités sénégalaises pour récupérer leur matériel, réhabiliter leurs zones de pêche dégradées par le typha et renforcer la coopération avec la Mauritanie afin d’éviter de nouvelles tensions sur le fleuve Sénégal.







