À Richard-Toll, dans le nord du Sénégal, le collectif Yaye Daara a organisé une journée de solidarité à l’attention des maîtres coraniques et des talibés. L’objectif : montrer que ces enfants font pleinement partie de la société et sensibiliser les autorités à la nécessité d’un meilleur encadrement.
Dans cette commune qui compte plus de 20 daaras internats, les Yaye Daara tirent la sonnette d’alarme sur la confusion entre les véritables talibés — qui reçoivent une formation religieuse dans les daaras — et d’autres enfants errants, souvent non encadrés, qui mendient dans les rues.
Elles précisent que ces enfants ne sont pas toujours originaires du Sénégal : certains viennent de pays voisins et se retrouvent livrés à eux-mêmes, exposés à tous les dangers.
Pour le collectif, il est essentiel de différencier ces deux réalités afin d’apporter des solutions ciblées et efficaces, en évitant les amalgames.
Les Mamans Daara dénoncent également les violences parfois exercées dans certains daaras et prônent une éducation plus humaine, basée sur l’écoute et le dialogue. Elles estiment qu’un maître coranique doit se comporter en éducateur bienveillant, en traitant chaque enfant comme le sien.
Au-delà de la critique, elles proposent une voie constructive : soutenir les daaras existants, renforcer les internats et accompagner les maîtres coraniques pour offrir aux enfants un cadre d’apprentissage digne.
Ndeye Fatou Diakhaté, figure de proue du collectif, conclut :
« Il ne faut pas rejeter les talibés, mais organiser leur présence en appuyant les maîtres coraniques et les internats. Ces enfants ont droit à une éducation et à du respect. »
